SVE - L'Europe au pied de la Haute-Loire

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Sarajevo


Vue de la ville depuis les collines

 

Pour commencer le mois de mai sur les chapeaux de roue, ma colocataire Agathe et moi-même, ainsi que certains des volontaires rencontrés durant ma formation d'arrivée, avons mis le cap sur Sarajevo pour le long weekend du 1er mai. La capitale de la Bosnie-Herzégovine est connue pour avoir été le théâtre d'événements tragiques dans son histoire récente, mais aussi pour le célèbre assassinant de l'archiduc Franz Ferdinand, souvent associé au lancement de la Première Guerre Mondiale. La Bosnie, à l'image du reste de l'ex-Yougoslavie est un pays complexe et dont j'ignorais beaucoup en m'y rendant, non seulement au niveau culturel mais aussi d'un point de vue strictement pratique.

 


La partie ottomane d'une ville dont les deux influences se croisent de façon très marquée

 

Etant toujours enthousiaste à l'idée de découvrir un nouvel endroit, je ne me suis pas posée tellement de questions quand ce voyage a commencé à s'organiser. Force est d'admettre que j'aurais peut-être dû. Nous sommes en effet arrivées sans même savoir combien valait la monnaie locale – le mark convertible, à peu près équivalent à 50 centimes d'euros donc – et avec quelques idées préconçues sur la ville. Par exemple, nos amis croates nous ayant régulièrement dit que la vie était peu chère en Bosnie, nous nous attendions à voir des prix très abordables. Néanmoins, il s'avère qu'au cours des trois dernières années, Sarajevo est devenue une destination touristique de plus en plus prisée. Alors, si l'on a déniché un restaurant des plus abordables et d'excellente qualité, nous nous sommes clairement fait arnaquer en payant 7 euros pour deux bières, aussi importées soient-elles... De plus, les 10 heures de bus qu'il nous a fallu pour arriver – dont deux passées à attendre de pouvoir franchir la frontière – et la panne à quelques minutes de notre destination ne nous ont pas mises dans d'excellentes dispositions pour apprécier la suite de notre séjour.

 

Ceci étant, l'auberge où nous sommes restés était excellente, très propre, décorée dans des couleurs vives et tenue par une équipe fort sympathique, sous l'égide d'un propriétaire à l'évidente bonhomie. Nous y avons séjourné pour 10 euros la nuit – prouvant donc que tout Sarajevo n'a pas succombé à une inflation des prix pour cause de touristes – et joyeusement fêté l'anniversaire d'un hôte américain. Ce fut un moment très agréable, où j'ai pu discuter avec de nouvelles personnes, profiter de la présence de mes amis EVS et chanter Happy Birthday en pas moins de sept langues ! Ce fut une très belle soirée, abondante en rires et en agréables conversations. Et dès le lendemain, nous avons aussi pu goûter au vrai ćevapčići ou ćevapi, un plat typique des balkans mais dont la variante bosniaque est particulièrement réputée et qui s'avère excellente quand on a besoin d'un plat consistant.

 


Un plat délicieux, bien entendu fort peu diététique et à base de viande

 

Encore une fois, nous avons opté pour l'option free walking tour et la formule n'a pas déçu. C'est définitivement un excellent moyen de profiter d'une ville quand on a peu de temps et d'en découvrir quelques recoins et secrets. Notre guide était très intéressante, nous racontant ses souvenirs d'enfance durant le siège de Sarajevo, donnant une dimension très humaine à cette Histoire, qui peut parfois paraître lointaine ou abstraite. La jeune femme nous a donc raconté comment elle devait aller à l'école dans un bar local, entre 7 et 10 heures du matin, avant que les grenades soient lancées depuis les collines. Avec un humour surprenant, elle nous a parlé de l'aide humanitaire composée de riz agrémenté de vers, de bœuf en gelée dans des boîtes de conserve et de la vie dans un sous-sol, avec six autres familles. Si elle est un échantillon représentatif des bosniaques, il semblerait qu'ils soient à la fois blasés et optimistes quant à l'avenir. Le taux de chômage est incroyablement élevé dans le pays, surtout chez les moins de 30 ans et les souvenirs de la guerre ne sont pas si lointains. Mais il y a un esprit combatif, cette idée que ce peuple ne peut être brisé et qu'ils continueront toujours à aller de l'avant.

 


Les roses de Sarajevo, installées partout où un des milliers de tirs d'obus a coûté des vies durant le siège de la ville

 

C'est donc une expérience intéressante, quoique mitigée que j'ai vécu à Sarajevo. Je pense qu'il faut visiter la ville durant un weekend, y faire la fête, mais surtout explorer la nature alentour et les belles collines et la verdure de la Bosnie, que nous n'avons malheureusement vu que depuis les vitres du bus. D'ailleurs, les dix-huit heures de transport en 72 heures ont mis un sérieux coup à notre motivation et ont, je pense, contribué à notre légère déception. Si l'endroit avait été à quelques heures, les attrape-touristes et les désagréments au début du voyage n'aurait pas été aussi significatifs.

 

J'ai tout de même hâte de notre prochaine expédition entre volontaires et la suite de mes aventures croates !



11/05/2015
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