SVE - L'Europe au pied de la Haute-Loire

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Aventure en stop

Ca fait un petit moment que je ne suis pas passée par ici, mais je reviens avec de nouveaux récits de voyage qui, je l'espère, vous plairons !

 

Le 22 juin étant une fête nationale en Croatie - pour célébrer l'indépendance de la Yougoslavie - Dovi et moi en avons profité pour partir à nouveau en long weekend. De plus, notre amie Alba - qui est venue à Karlovac pour trois mois via le programme  Eurodyssee - s'en va bientôt et nous voulions partir en expédition avec elle avant son départ. C'était également l'occasion pour elle de nous initier au stop, qu'elle a pas mal pratiqué au fil de ses pérégrinations - de la Turquie à l'Allemagne en passant par son Espagne natale - et j'étais très enthousiaste à l'idée de me lancer dans cette aventure. J'étais évidemment un rien anxieuse - qui n'a pas entendu une histoire digne d'un film d'horreur quand il s'agit d'auto-stop - mais j'étais rassurée par la présence de mes amies et la sympathie globale de la plupart des Croates que nous avions rencontrés jusqu'alors. Nous avons donc réservé une auberge à Pula, l'une des principales villes de la province d'Istrie, et nous nous sommes lancées !

 

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Contrairement aux apparences, nous avions le droit de faire du stop à cet endroit. C'est sur l'autoroute que c'est interdit.

Enfin, on l'a interprété comme ça...

 

Nous avons donc commencé notre périple juste avant le péage de Karlovac, à un endroit où les voitures avaient de la place pour s'arrêter en toute sécurité et pouvaient voir notre panneau, le joli manteau citron de Dovi et nos larges sourires de loin. Néanmoins, il nous a fallu attendre près d'une heure et demie avant de trouver quelqu'un pour nous prendre, à la grande surprise - et légère inquiétude - de deux auto-stoppeurs belges qui cherchaient à rejoindre Venise. En effet, si trois filles ont des difficultés, c'est encore pire pour deux garçons au look indéniablement baroudeur. Mais nous avons pu monter à bord de deux camions, qui transportaient du bois jusqu'à Rijeka. Ils nous ont gentiment laissé sur une aire d'autoroute assez fréquentée, où nous n'avons pas eu trop de mal à trouver une voiture allant dans la bonne direction. Un policier gentiment perché rendant visite à sa petite amie nous a conduit jusqu'à Labin, à environ 40 km de notre destination finale. Ce fut un sacré trajet, entre sa légère tendance à lâcher le volant pour essayer de mieux communiquer et l'histoire - abracadabrante mais vraie - de comment son chien lui a sauvé la vie en lui apportant le téléphone, alors qu'il faisait une crise cardiaque. C'est la magie du stop, malgré la barrière assez importante de la langue, on échange, on découvre et on voit vraiment la Croatie. Non seulement grâce aux personnages hauts en couleur qui croisent notre route, mais aussi à travers la vitre des divers véhicules, qui passent souvent par les routes secondaires. Celle qui longe la côté entre Rijeka et Pula est absolument magnifique et on ne regrette pas les quelques heures supplémentaires que l'on passe dans les transports. 

 

Après Labin, il nous a fallu encore 5 voitures pour arriver à destination ! Sur la fin, nous commencions un peu à désespérer d'avancer 5km par 5km, d'autant que nous étions arrêtées au milieu de nulle part. Mais nous avons eu la chance d'intercepter un chauffeur de taxi qui avait du temps à tuer avant de récupérer des clients à l'aéroport et nous a conduit jusqu'au centre-ville de Pula. J'étais assez suspicieuse de tant de générosité, mais il s'avère qu'il était lui-même auto-stoppeur dans sa jeunesse et a eu pitié de nous. Nous sommes donc finalement arrivées et avons rejoint Ami, dont je vous ai déjà parlé, puisqu'elle travaillait avec nous durant Foto Dani Mladih et participe au projet de Dovile, dont je vous parlerai plus amplement cette semaine.

 

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Fatiguées mais au complet devant la célèbre arène de Pula :)

 

Pula est une ville truffée de vestiges romains, dont le plus célèbre est l'amphithéâtre. Il est l'un des mieux préservés au monde et a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, comme tant de choses dans le fabuleux petit pays qu'est la Croatie. C'est assez impressionnant et, même sans payer le ticket d'entrée qui donne accès à un petit musée, on en voit la majeure partie de l'extérieur. L'arène était pleine de techniciens mettant en place le festival de cinéma qui aura lieu cette année du 18 au 25 juillet et ce doit être vraiment cool de voir une projection dans un tel endroit. Mais Pula comprend une multitude de petits trésors, au point où l'on dirait que les habitants en sont blasés. Les vestiges se mêlent sans trop de chichis à la vie très touristique de la ville, tant est si bien qu'on trouve une mosaïque romain, imposante et incroyablement bien conservée, dans l'arrière cour d'une boutique de vêtements ! Un immeuble a été construit autour des fondations d'une maison antique, le temple d'Auguste a été le siège d'une battle de rap le soir de notre arrivée et l'ambiance générale de la ville est très décontractée. On sent aussi l'influence italienne, dans l'architecture comme dans la langue et bien sûr, le café et l'apérol spritz :) La rue principale n'échappe pas aux problèmes des villes touristiques, avec un serveur enthousiaste tous les dix mètres qui essaient de vous alpaguer dans son restaurant. Mais ça n'est pas aussi étouffant que ça peut l'être dans certaines villes italiennes ou espagnoles et nous avons trouvé un excellent restaurant, plutôt calme, sur conseil du gérant de l'auberge.

 

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Un dimanche après midi comme les autres quoi !

 

The Pula Art Hostel est par ailleurs un endroit très accueillant, avec des oeuvres d'art négligemment disposées un peu partout et une chouette terrasse. Les gérants sont très sympathiques et nous ont donné de nombreux tuyaux, dont la recommandation d'une superbe plage. On y trouve des caves, que nous n'avons pas franchement pu explorer à cause des oursins, mais qui ne formaient pas moins un cadre idyllique. L'eau turquoise, les voiles blanches des bateaux à l'horizon, le soleil et le ciel parfaitement clair procurent encore une fois cette sensation de trop beau pour être vrai. J'aurais bien aimé avoir des lunettes de plongée, pour pouvoir observer de plus près le fond de cette eau si claire. Mais une prochaine fois, qui sait !

 

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Une des jolies ruelles donnant droit sur la mer qui truffent Rovinj

 

Lundi matin, nous avons pris le premier bus pour Rovinj, une petite ville qui donne la sensation d'être une carte postale ayant pris vie. Le port de plaisance offre un superbe cadre pour un café matinal, les petites rues aux pavés lisses et glissants sont truffées de petits magasins d'artisanat, d'ateliers d'artistes et de restaurants que nous ne pouvons sans doute pas nous offrir. La vue depuis l'église est imprenable et nous n'avons pas regretté ce petit changement d'itinéraire ! Nous n'avons passé que quelques heures à Rovinj, assez pour acheter de superbes bijoux faits mains et apprécier la beauté des lieux, avant de prendre le chemin du retour. Nous avons attendu un petit moment avant de trouver une camionnette allant à Rijeka. Nous étions un peu serrées, puisque nous étions trois sur deux sièges, mais notre chauffeur était très sympathique, nous racontant joyeusement que sa fille avait été prise en stop pour Venise après seulement cinq minutes. Quelque chose me dit qu'elle lui a raconté ça pour le rassurer, mais même si j'avais su comment dire ça à ce cher Boris, je ne l'aurais sans doute pas fait. Nous avions initialement prévu de prendre un bus depuis Rijeka, Alba devant arriver avant 19h pour accueillir des amis, mais cette idée était absurde selon notre chauffeur, qui nous a donc déposé sur une aire d'autoroute pour continuer notre route en stop.

 

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Boris et moi n'avons pas la même définition de ce qui constitue un bon endroit pour faire du stop...

 

Pendant quelques minutes, j'étais persuadée que cette station service avait fermé depuis la dernière fois que notre chauffeur y était venu. Il s'avère que non, mais cela n'en faisait pas un point de départ idéal pour autant. En désespoir de cause, nous avons accepté qu'un automobiliste nous conduise jusqu'au péage, pensant avoir plus de chances là-bas. Il s'avère que les voitures n'avaient nulle part où s'arrêter sans se mettre en danger ou risquer l'amende, alors nous nous sommes résignées à aller au bord de ce que les croates appellent la vieille route. Elle va en direction de Zagreb et passe donc par Karlovac, il nous fallait juste un peu de chance. Le soleil tapait plutôt fort et la situation n'était pas exactement en notre faveur mais nous avons finalement trouvé une voiture, qui nous a conduit jusqu'à notre chère petite ville ! 

 

Ce fut donc une sacrée aventure et j'ai hâte de m'essayer à nouveau au stop, découvrir de nouvelles personnes et apprendre quelques mots de croates de la plus informelle des façons :)



06/07/2015
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